Confinement de l'âme
- Vice Benoit
- 16 mai 2021
- 2 min de lecture
On s’isole on se confine. On s’effrite. On s’objectifie dans nos propres maisons. Surtout dans nos propres maisons. On se traite comme des employés Sculpté par le temps, Sculpté par les évènements, Sculpté par les maux S’t’une construction sociale, les mots Est-ce que je suis un tapis d’entré ou un mélangeur électrique? Ou suis-je un bain dans lequel on se plonge? Les vagues qui roulent sur les côtes de nos exils transforment les rochers, autre fois solide, en sable fin. Les enclaves qui tenaient fièrement nos corps s’effritent. Notre raison se fissure. Quand on était jeune, On ne voulait pas aller à l’école parce qu’on était obligé. Aujourd’hui, on se confine parce qu’on est obligé. Et c’est justement ce mouvement de l’eau du bain qui nous désagrège le corps Trop conscient du pouvoir des autres. Trop conscient de notre propre impuissance. On s’écarte et on tombe, On s’hécatombe... Pourtant, chaque interaction en nous existe par la proximité, par la communauté, par la communion. C’est dialectique. On ne peut pas vraiment s’écarter. Alors, on ne se communique même en ne se parlant pas. Ou est-ce qu’on se communique en non-verbal? On se communique de toute façon. Pourtant, même après s’être transmit nos m(aux)ots, tout semble vide. Surtout le salon, Surtout la cuisine Sur tout, on étend notre misère. Est-ce qu’on décide de ne pas s’écouter? Est-ce qu’on veut rester ignorant.e.s? Et si on se disait autres choses? Et si on se les disait autrement? Mais quoi dire quand tout ce qui nous occupe l’esprit c’est l’appel du vide? L’appel du silence, L’appel de la solitude. On dit qu’on veut être seul. Pourtant ce qui tue c’est cette solitude, C’est cette douleur. Pas l’école, Pas le confinement. L’isolement : Gérer les choses individuellement. Ce sont nos corps qui vivent ce processus.
Mais ce sont nos esprits qui en porte le poids, qui en porte la masse. Masse : Quantité de matière. Je ne suis pas triste d’être seul, J’étends mes maux moi aussi. Pourtant, tout ce qu’on y voit, ce sont des larmes. Pourtant... . Et pourtant, pourtant, je n’aime que toi Et pourtant, pourtant, je n’aime que toi (Charles Aznounours.)
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