La société qui se cracha en pleine face
- Vice Benoit
- 21 févr. 2021
- 2 min de lecture
Dernière mise à jour : 29 juin 2022
La société qui se cracha en pleine face lorsqu’elle refusa de stopper la guerre qui n’avait aucun sens, est celle qui se déposséda.
Elle est celle dont tous les atomes du corps ont oublié ce qu’était l’appel démesuré de la beauté.
Elle ne le sait pas, elle l’a oublié.
Chaque cellule de son corps est étouffée par une volonté civilisatrice qui l’a aseptisée.
Son langage communicateur en a souffert le plus.
Dopamine en carence. Joie en carence.
Des membres divergents se sont réveillés pour crier qu’elle n’était plus que l’ombre d’elle-même.
Illes sont maintenant considérés comme un cancer.
Les seul.e.s qui se sont souvenu.e.s de la fonction de beauté.
Illes ont crié, illes ont rempli des seringues de couleurs et illes ont fumé la poésie; celle des mots et celle du cœur.
Elle, pourtant, n’y a vu que des flammes et de l’acide.
La société qui cracha sur l’art a oublié qu’elle était celle qui l’avait créé, qu’elle en avait besoin.
C’était viscéral.
Ce l’est encore.
Aujourd’hui, elle est perdue, déboussolée.
Elle s’est frappée avec son compas et son équerre afin de lire les lignes de la terre.
Elle s’est crevé les portes de l’âme.
Déchiré par des conflits dérisoires.
Elle s’invente une façon trop autoritaire d’être afin d’oublier l’être, cellui qui souffle la douce et rêveuse romance des jours qui passent.
De nouveau, les cancers attaquent en force le cœur du problème mais, un à un, elles les coupent; avec son compas et son équerre.
Elle s’isole d’eux.
Les cancers disparaissent de son champ de vision, elle les croit morts.
Puis, elle rit de celleux qui lui lancent des pierres, mais les pierres font partie d’elle, c’est son cancer qui revient briser les tours.
Elle doit gouter aux couleurs et fumer la poésie; celle des mots et celle du cœur, sinon c’est échec et mat.
La société qui se cracha en pleine face a encore oubliée.
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